Support pour aider à structurer l'écriture des premiers mots.

Publié le par Paul Cortès

             En partant du principe que l'exactitude de l'écriture d'un mot dépend de la justesse avec laquelle il a été prononcé, puis de la précision avec laquelle ses entités sonores ont été identifiées (syllabes et phonèmes), il est important d'aider les apprentis lecteurs en difficulté à écrire leurs tout premiers mots en suivant un protocole bien précis
Ce protocole, fondé sur l'analyse phonologique des mots, se doit de précéder tout traçage de lettres et permettre ainsi de contenir toute forme de précipitation, source d'omissions et de confusions phonographiques.
En ce sens; le petit document présenté
 ci-dessus peut servir support à une activité de "pré-écriture" permettant de différer et de structurer l'écriture de mots simples.

            Mais avant même d'aborder cette activité de structuration, il est primordial que tout mot à écrire puisse être correctement vocalisé par les élèves; aptitude beaucoup mois évidente qu'il n'y paraît. En effet, des difficultés d'attention, de discrimination auditive, d'élocution, d'articulation, de mémoire à court terme,... peuvent fausser l'identité sonore d'un mot. Il n'est alors pas vain de faire répéter le mot à écrire à haute et intelligible voix par chacun des élèves, seul moyen d'apporter des rectifications à toute énonciation non conforme.
            En outre, cette activité de répétition va permettre d'amorcer la segmentation des mots en syllabes. Cette compétence, largement travaillée en GS est généralement acquise. Mais en CP, cette aptitude va revêtir une importance incontournable qu'il va falloir automatiser. Ainsi, lors de la répétition d'un mot, il n'est pas inutile de marquer un léger arrêt entre chaque syllabe et d'appuyer exagérément sur la dernière syllabe de certains mots présentant un "e amoindri" (cette accentuation est nécessaire car elle n'est pas assez perceptible si l'on s'en tient aux syllabes orales). 
           A ce stade, le support d'aide peut avoir une utilité du fait que la valeur sonore de chaque syllabe y est représentée par une image. Cette dimension visuelle permet de fixer et matérialiser la structure syllabique du mot. Ainsi, après qu'elles aient été "tapées" ou comptées, les syllabes visuelles sont pointées du doigt par les élèves. On peut éventuellement leur demander de placer un petit objet sur chacune d'elles, un trombone par exemple.
            Une fois les syllabes identifiées, il s'agit d'en décoller leurs phonèmes. Cette activité de "défusionnage" est extrêmement difficile pour certains enfants qui peinent à s'écouter finement. Là encore, en les incitant à répéter lentement plusieurs fois la syllabe d'étude, en leur demandant d'écouter les "bruits qui sortent de leur bouche" - ou de regarder la bouche de l'enseignant-, ils parviennent progressivement à isoler le premier bruit qui en émane ainsi que les sonorités suivantes. Il va de soi que cette délicate activité de perception, tant auditive que que "buccale" (positionnement des lèvres et de la langue, intensité, longueur d'un souffle...) demande un important et inhabituel effort d'attention.
            Là aussi, le support d'aide favorise la visualisation et la mémorisation des phonèmes ainsi isolés, ce qui permet de réduire les omissions avant le tracage des lettres. L'utilisation d'un trombone pour fixer les "bruits" est aussi enviseageable.
            La dernière étape consiste à faire un récapitulatif rapide de la procédure, de compter le nombre de sons et de lettres nécessaires, puis de demander aux élèves de repérer et de pointer les lettres cursives (présentes au bas du support) qu'ils vont devoir utiliser pour écrire le mot sur leur cahier, en conformité avec leur calligraphie.

 

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M
Merci beaucoup pour la richesse de votre travail que je découvre et dont je m'inspire pour aider mes élèves de CE1 ; Je vous suis très reconnaissante.
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